samedi 3 janvier 2009

la Tournette (2351m)

Pauvres isèrois débarqués en terre enemie, nous n'avons pas compris sur le coup ce qui nous arrivait. Une horde de cuissards-pipettes et d'excités de la spatules s'étaient donnés rendez-vous aujourd'hui sur les pentes de la Tournette, leur jardin. Des furieux, visages crispés, ruisselants, le couteau entre les dents, fixs allégées, prêts à écraser le moindre insconscient qui freinerait leur course. Bref, il ne nous manquait qu'un dossard pour se fondre dans le paysage... que nous avons fini par endosser, tellement cette hystérie collective est contagieuse. 1400m de dénivellés et 2h40 plus tard, nous foulions le sommet.
Le départ en forêt est tout sauf une partie de plaisir. Très raide, sinueux, c'est l'occasion de se faire doubler par des convois entiers... Véro marque les premiers signes de surchauffe. Le train est soutenu. Mais où sommes nous tombés ??

les 700 premiers mètres sont parcourus à rythme effréné, tout juste suffisant pour ne pas être trop distancé.
Après une phase de récupération où le tempo s'assagit (je découvre la récupération en côte !), Franck décide, le fourbe, de lancer une offensive, collé au train par Chantal, dont l'entrainement régulier avec Stephane Brosse ne nous laisse pas beaucoup d'espoir. Je pousse le régime au rupteur pour combler mon retard, étant resté quelque peu à la traîne. Chaque pose-photos se paye cash : 20m de perdu à combler à nouveau. Finalement, je recolle aux échappés, et continu sur ma lancée alors que Franck et Chantal font une pose pour se couvrir (franck avouera finalement qu'il était cuit ! yek yek !). A la limite du sur-régime, je grille quelques furieux du début, dorénavant étonnamment assagis... Stabilisé peinard à 7500 t/mn, l'occasion de faire transpirer la machine malgré les -15° ambiants, je vois Chantal combler son retard tranquillement.

le finish se fera donc à 2, rejoints par Franck à peine 5 minutes plus tard, puis Stephane, revenu du diable vauvert à fond de train. Surement le meilleur chrono de la deuxième partie. Véro, carbonisée, aura préféré nous attendre sagement au soleil, un peu plus bas. Nous lui dédions cette course, décidemment sans pitié ! ; - )

C'est en abordant les derniers mètre qui nous séparent du "fauteuil", sommet de la Tournette défendu par des cables, que nous commençons à desserrer les dents et savourer un grand moment de contemplation. La plupart de nos camarades de course ne daigneront pas y mettre les pieds. Rendez vous compte, il faudrait déchausser !! Nous nous retrouvons donc là haut, entre vrais "contemplatifs". On se décrispe, on s'en met plein les yeux, mais comme il fait sauvagement froid, on finit par redescendre.


Petite pause pique-nique après avoir retrouvé Véro, et une petite bosse au soleil, abritée du vent. Là encore, nous faisons figure d'extra-terrestres : s'alimenter les fesses par terre ne fait apparemment pas partie de la panoplie du savoyard en cuissard. Perte de temps diablement inutile.

Payant les efforts d'une montée chronométrée, la descente est une succession de gamelles et d'approximations. Jambes en bois, début de crampes, derniers lacets en free style dans une forêt où la neige béton ressemble plus à une piste de bob que de ski. Ca passe ou ça casse. Retour à la case départ et resto bien méritée à la Clusaz le soir, histoire de récupérer toutes ces calories perdues !

3 commentaires:

Alejandro a dit…

OMG! It looks so high, and thinking that I´m living at 2200 meters for 10 years and here never snow!!

Happy New Year!!

Anonyme a dit…

Trop bon! juste dans les temps. Vive les lundis libres!!!!
On attend avec impatience la suite...

Merci de la part de "chasse patate" pour la speciale dédicasse. C'est trop d'honneur!

Pour Info: Le Bouvier Bernois, c'est noir et n'a pas de tonneau...

Cascade ce WE?

Anonyme a dit…

Comme si on y était ! Une mer de nuage au sommet qui fait vibrer notre fibre 'contemplative'! Un récit digne de la plus grande étape du Tour de France ! Grandiose... on en redemande !
Patator